L’interview de Latie Gétigney

Latie Gétigney, la gagnante du Prix de la Meilleure Romance 2018, a répondu aux questions des Lectrices Diva Romance au sujet de son roman Les lettres que je ne vous ai jamais envoyées

Comment est venue l’idée d’écrire sur le sujet de lettres non transmises ?

En fait, l’idée m’est venue assez subitement. Je pensais à ces héroïnes d’un temps révolu et je me suis demandé comment aurait pu réagir une jeune femme qui venait de vivre une sorte de coup de foudre pour quelqu’un qu’elle estimait « hors d’atteinte ».
Non seulement il était impensable qu’elle se déclare mais elle ne pouvait pas forcément non plus en parler à qui que ce soit- soit par respect des convenances, soit par pudeur- ce qui peut être encore valable aujourd’hui.
Et pourtant, comme toute jeune femme, elle avait sans doute besoin d’exprimer ce sentiment extraordinaire, ce souvenir dont elle ne pouvait se détacher. En dépit de tout, elle pouvait avoir envie de jouer son va-tout et de se confier à cet homme qui avait touché son coeur. C’est ainsi que j’ai pensé à la première lettre, et que le personnage d’Amy m’est apparu.
Amy a conscience des convenances et du peu de chance qu’elle a de revoir Henry Clenneth. C’est pour cela qu’elle s’autorise ce qu’elle juge elle-même être une folie.
Je pense que les mots ont un pouvoir énorme. Exprimer à haute voix une pensée ou la coucher noir sur blanc sur du papier a un effet cathartique.
Les jeunes filles de l’époque tenaient souvent un journal mais en écrivant des lettres à un destinataire précis, les sentiments d’Amy s’incarnent davantage. Cela lui donne l’impression de dialoguer véritablement avec Henry Clenneth.

Les recherches pour cette histoire vous ont-elles apprises des choses que vous ne saviez pas sur la révolution française ?

Oui, c’est certain. Auparavant ma vision était centrée sur les événements politiques internes au pays. Pourtant l’aspect européen des troubles français, leur impact sur l’équilibre européen, les craintes de contagion exprimées par les monarchies voisines sont tout autant importantes pour comprendre le contexte de l’époque. J’en ai donc appris davantage sur les différentes coalitions menées par nos voisins, et sur notre histoire commune. C’est passionnant!

Quelles étaient les caractéristiques indispensables à la personnalité de vos protagonistes ?

L’héroïne, Amy, se devait d’être intelligente et courageuse. Ce sont deux qualités que j’ai pu admirer chez de nombreuses femmes et j’avais envie qu’elle leur ressemble.
Par ailleurs, je voulais dépeindre des gens bons (cela sonne bizarre à voix haute ^^) ! Cela n’exclut pas que certains personnages aient des parts d’ombre et que les héros aient leurs propres blessures et faiblesses. Mais c’était important pour moi de décrire des personnages qui avaient des valeurs et essayaient d’être aimables et généreux, parce ce genre de personnes sont parfois si discrets qu’on oublie de parler d’eux. Je trouve pourtant que cela ne fait pas de mal de temps en temps.

Quel est votre personnage préféré dans la romance historique?

Voilà une question difficile! Ai-je droit à un joker?
Choisir un personnage préféré est pour moi aussi difficile que d’élire un seul livre favori. Comme il y a des livres qui vous changent, qui correspondent à une période de votre vie, certains personnages sont de vraies et belles rencontres.

Quelle a été votre réaction quand vous avez gagné le Prix Diva de la meilleure romance ?

De l’incrédulité d’abord! A mes yeux, faire partie des trois finalistes était déjà fabuleux.
Quand j’ai commencé à réaliser, je crois que j’ai éprouvé une sensation similaire à celle que j’aurais ressentie au 14e étage d’un immeuble : le vertige ! C’était un rêve de toujours qui devenait réalité: mon roman avait plu, j’allais être publiée et, cerise sur le gâteau, je gagnais un prix. J’étais pour le moins tourneboulée!

Merci à l’auteure ! <3

Leave a Reply